MIMI KPETOU DEDJA
Episode 9
Marceline était la responsable des hôtesses, lorsque le patron se retira, elle se mit à partager les différents salons.
-Les 2 Mireille vous allez servir ici. La nouvelle, si un client, te demande un truc que tu ne comprends pas, pas la peine de trop échanger avec lui, appel automatiquement ton homo, il y a tous les prix des boissons sur le menu, donc tu présente simplement le menu, il te dira son choix, tu te rend à la caisse pour passer la commande. Demain tu devras porter des talons comme tout le monde, aujourd'hui je tolère tes baskets. On ne s'assoit pas sur la table des clients, on ne consomme pas de l'alcool pendant le service. Si tu ne maîtrise pas un truc, appel ton homo pour qu'elle t'aide. Si tu veux remettre ton numéro à un client soit très discrète pour éviter que quelqu'un d'autre le voit et l'interprète mal.
J'étais un peu perdu après avoir écouté Marceline, comment est ce que j'allais m'en sortir? Je ne savais pas lire, je ne savais pas marcher sur des talons. Je sentais que cette soirée allait être chaude. Il y'avait un jeune qui était assis dans la cabine des Dj depuis le début de notre petite réunion, qui sortit et s'adressa à moi.
- ça ne sera pas facile au début mais arrivé à un moment, tout va bien se passer.
- ok merci.
- je me présente moi c'est Momo Dj, je met la musique avant que les grands dj ne viennent. Bon arrivé au Coffret Magique Bar.
- merci, moi je m'appelle Mireille.
- enchanté, vous êtes donc 2 Mireille, intéressant ça. Il finit pas sa phrase que la 2ème L'arrêta.
- Eeeh Momo, laisse la fille la tranquille, tu aimes trop femme.
- je n'étais pas en train de la draguer, je lui souhaitais juste la bienvenue. Bref Mimi 2, je retourne dans ma cabine.
J'admirais cette complicité, ça me rappelais les moments passés chez Maman Djeneba, avec ses filles.
Momo avait monté le son, et certaines filles s'amusaient à esquisser des pas de danse devant l'immense miroir qui était au centre de la piste de danse. Je voulais bien les rejoindre mais j'étais gêné. Alors j'étais assise dans mon coin à penser a Boris.
Il était 23h, et toujours pas de client, je me disais que le bar ne devait pas trop marcher, mais j'ignorais que dans cette commune, c’est à partir de 23h, 00h que les 1er clients commençaient à venir et que le moment où il y'avait plus de monde était entre 2h et 3h.
J'étais stressée, il y'avait du monde, des hommes élégants, des femmes raffinées, rien qu'en sentant leurs parfums j'imaginais la vie qu'ils menaient. Ceux qui demandaient le menu, étaient les nouveaux clients, les anciens commandaient directement ce qu'ils voulaient, avec le bruit de la musique, il n'était pas facile d'entendre le nom des boissons surtout quand c'est la première fois que tu l'entends. J'ai eu du mal avec la bière Heineken, un client m'avait dit qu'il voulait 10 Heineken, j'avais entendu « dimagnias », au comptoir, la caissière me demanda de retourner bien demander ce qu'il voulait car ce nom n'existait pas.
La soirée n'était vraiment pas facile pour moi, mais au fur et à mesure que le temps avançait, certains noms de boissons me restaient en-tête. Je fus stoppé dans mes pensées par un client.
- tu es très très belle ma chérie, tient c'est pour toi, envoi moi ton numéro sur un bout de papier. Il me tendit beaucoup de billets de 10milles. J'étais surprise par son geste, autant de billets pour juste avoir mon numéro? Ou était-ce pour régler sa facture? Je ne manquai pas de lui demander.
- svp c'est pour quoi ces billets ? Il sourit et me dit.
- c'est pour te dire merci d'être aussi belle, et aussi pour te supplier de me donner ton numéro.
- ah ok merci c'est gentil.
J'avais un téléphone, mais je ne connaissais pas mon numéro. J'avais besoin d'aide, je savais que si une des hôtesses voyait la scène elle viendrait s'en mêler alors, j'empochai discrètement les billets dans la poche de ma culotte. C'était comme ci ce dernier avait déclenché une alarme, un groupe de jeune qui était assis sur une table ou normalement je ne servais pas exigea que je vienne les servir.
Une fois à leur niveau.
- ma chérie, est ce que tu es obligé de travailler ? Assieds toi avec nous ici, on va te donner ton salaire. Tu es trop belle pour faire ce travail.
Marceline avait été très Claire et j'avais bien envie de m'assoir mais je devais respecter le règlement.
- désolé mais je ne peux pas, répondis je avec le sourire.
- ok prend tous ce que tu veux boire, et tu mets sur notre facture.
- ok merci.
La soirée commençait à me plaire.
Je voyais Momo qui était assis au comptoir qui ne me lâchait pas des yeux, je m'approchai de lui en lui demandant de récupérer mon téléphone à la caisse et d'écrire mon numéro sur 5 bouts de papier pour moi. Je voyais dans son regard qu'il était près à tout pour attirer mon attention donc j'en profitais.
Il comprit pourquoi, et il le fit sans poser de question. Il savait que que c'était un moyen pour lui d'avoir aussi mon numéro.
La soirée ce termina bien pour moi, j'avais remis mon numéro à 4 personnes, et j'avais 430 francs CFA milles comme pourboires. Je commençais à prendre goût à ce boulot.
Devant le bar, l'un des clients a qui j'avais remis mon numéro m'attendait devant sa voiture, une Ferrari.
- je te dépose princesse?
- désolé pas aujourd'hui stp j'attends quelqu'un déjà.
- ok sans soucis.
Il démarra et s'en alla un peu contrarié.
Boris mettait du temps à venir pourtant je l'avais appelé des que j'avais commencé à me changer.
Arrêté devant le bar à l'attendre, mon téléphone sonna.
- allô chérie ?
- allô c'est qui? Boris c’est toi?
- j’aurai bien voulu être Boris mais hélas ce n’est pas moi, tu ma remis ton numéro tout à l'heure. Je veux te voir, viens chez moi, je te remettrai 1 millions (franc CFA) même si tu refuse de coucher avec moi.
Je n'avais jamais visionné 1 million, je ne savais pas que 1 million signifiais 100 billets de 10 milles.
- on se verra plus tard mais pas ce matin svp.
- ok sans faute, appelé moi si vous changez d'avis.
Je lançai le numéro de Boris encore une fois parce qu'il tardait à venir. C'est une femme qui décrocha.
- allô ? C'est qui ? Me demanda t'elle.
- Mireille, j'aimerais parler à Boris svp.
- il est couché et il ne viendra pas vous chercher sale pute ! Elle me raccrocha au nez. Je ne comprenais vraiment pas ce qui m'arrivait là, alors j'insistais, mais il ne décrochait plus, je ne connaissais pas ou était situé la résidence sinon j'y serai allé en taxi.
J'étais là, devant le bar, il était 7h et je ne savais pas où aller.
A suivre…
Christian Fabrice
supprimer les commentaires
Etes-vous sûr que vous voulez supprimer ce commentaire ?